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Mai, tout en fleurs.
Doux mois des fleurs? L'impressionniste considère mai tel, l'entomologiste le revendique aussi parce qu'il y voit reprendre leurs droits les plus beaux des insectes. On campe en effet dans un ravissement quasi parfait de l'oeil et de l'ouie. Et de fins effluves émanent des buissons munificents. Ce mai n'est pourtant pas à l'abri de quelques ratés. Une pluviosité trop accusée le compromet parfois. Trop d'ondées occasionnent alors des pertes dans les couvées. Les annales conservent ainsi de décevants détails concernant telle ou telle année. Mais le souvenir s'estompe dans la plupart des mémoires individuelles tant semble normale la sensation d'une félicité saisonnière grâce à laquelle aucun désagrément ne se produirait par monts et par vaux comme partout ailleurs. On se réfère à des fleurissements que rien ne peut empêcher, à des senteurs que la pluie même bonifie.
Rentrée des martinets.
Quelques jours après le début de ce mois, plus ou moins suivant l'endroit ou l'on se trouve, en levant les yeux, en écoutant surtout, que nous voyons la troupe céleste subitement réapparue, par la grâce d'un matin, des noirs martinets qui ne se posent jamais au sol et ne trouvent à s'accrocher, pour nicher, qu'en clocher, qu'en tours et au sommet des maisons. Leur carrousel d'infatigables poursuivants d'insectes ne sera jamais aussi endiablé que dans les débuts de chaque jour et dans les annoncent de chaque nuit. Ceux qui ont choisi de ne pas aller plus loin sillonnent déjà le ciel de notre ville ou village, avec une telle aisance de leurs ailes formant croissant qu'on est conduit à prêter foi aux assertions selon lesquelles ils pourraient se permettre de dormir tout en continuant à voler.
Sortie de mammifères.
Quel que soit le degré de bonne ou de mauvaise fortune du mois de mai, nous savons d'avance que des mammifères connaîtront des débuts déterminants. Nous n'ignorons pas non plus que la maternité des hermines et des belettes est pour les jours qui viennent, mais que les petits, fort bien dissimulés, mettront un bon mois à ouvrir les yeux. Échéance non moins prévisible, celle des premières naissances de hérissons. Tout cela, à l'abri de nos regard. Mais ne le sont pas forcément, pour des observateurs attentifs, les premières sorties de renardeaux ou celles, timorées et maladroites, de petits écureuils encore en cours d'allaitements. Nous avons, en plus, sur des places restées longtemps enneigées, la Pritzelago alpina aux quatre pétales immaculés qu'on nomme en français, Cresson des chamois. Chez les animaux qui lui sont associés, les femelles suitées nous apprennent justement qu'elles ont mis depuis peu un cabri au monde. le rejeton est là, qui suit sa mère. Chaque naissance est intervenue dans une retraite solitaire. la chevrette, dont la grossesse fut de vingt-trois semaines, a fait, sitôt sa délivrance, la toilette du nouveau-né. En ce mois faste, la vie animale met en lumière ses gages d'avenir.
Photos: Béat App
Cette fleur est semblable à la nivéole des jardins, appelée généralement perce-neige (voir mois de février), et également cousine de la nivéole de printemps (voir mois d'avril) mais plus haute (environ 40 centimètres) ; elle comporte deux ou trois clochettes par tige, d'un blanc pur, et chaque pétale se termine par une petite pointe verte. Elle possède un petit bulbe de trois centimètres qui permet sa multiplication. Elle s'épanouit début mai et actuellement la plante émet une cosse verte contenant des graines qui arriveront à maturité dans les semaines qui viennent. Celles-ci interviennent également dans sa reproduction. Originaire d'Europe du Sud, cette plante toxique est extrêmement rare en Suisse. Elle se plaît dans des terrains humides et lourds.
Pritzelago alpina
Cresson des chamois Tige d'abord rampante, rameuse. formant des rosettes de feuilles pennatiséquées. Hampe florale dressée, nue, partant de la rosette, munie de poils étoilés ou glabre. Pétales blancs, inflorescence en grappe ombelliformes. Silicule lancéolée à ovale, glabre. Pédicelle étalé-dressé, env. aussi long que la silicule. éboulis, moraines; subalpine et alpes.
(Flora Helvetica)
Photo: Joël Bruezière
AirLeman.ch
Très proche du Martinet noir ci-dessus, le Martinet pâle a la même taille et la même silhouette en vol. De plus près, on peut voir la couleur foncée générale du dos, et les parties inférieures avec de légers tons grisâtres, excepté la gorge qui est blanche, et une légère moucheture claire sur les flancs. Il y a une zone pâle sur les plumes secondaires du dessous de l'aile. Vue par devant, la face paraît entièrement blanche. La tête est plus large que celle du martinet noir. La queue est moins fourchue. Les pattes sont courtes et les doigts puissants pour pouvoir s'accrocher aux parois verticales. Le bec est court, la bouche démesurée. Espèce méditerranéenne et de l'Afrique du nord, il semble qu'il est en train de s'étendre, et qu'il passe d'un habitat côtier à une reproduction dans l'intérieur. Il niche sur les falaises côtières, en colonies réduites en général, environ une douzaine de couples. On voit aussi des couples dispersés en ville.
Photo: Albert Bassin
Et nous voici au niveau de la roselière chère aux rousserolles-turdoïdes, effarvattes surtout - qui discourent tout en évitant de se découvrir. Les typhas y sont appelés à laisser pousser des plumets châtains à leurs massettes. Quel refuge ! L'oreille, aux heures les plus variées, surtout nocturnes, y est sollicitée. Dans la clarté, des stridulations à répétition, émise mezzo voce, nous font peu à peu situer de secrètes locustelles. Et la présence du phragmite des joncs n'est pas exclue. Le butor est en de rares endroits, une possible révélation de l'ensemble palustre. Nichant ou non, il s'y végétalise le plus souvent. Mais dans des voiles d'ombres, il lui arrive de retrouver une voix pareille à aucune autre. ![]()
Photos: André Calame
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Photo: Claude Wehrli
Photos: Frédy Grosjean
L'Ascalaphe, un curieux insecte
L'ascalaphe commun (Ascalaphus longicornis, ASCALAPHIDAE) habite les biotopes chauds et secs . Les adultes peuvent être observés du mois de mai au mois de juillet, mais ils ne sont jamais très communs. Ce sont de jolis insectes colorés en jaune et noir d'une envergure voisine de 50 mm Un ascalaphe semble être formé de "morceaux" appartenant à des insectes différents. Ainsi, la tête poilue avec ses deux grandes antennes terminées par un bouton ressemble à une tête de papillon. Les ailes longues et étroites sont parcourues par un réseau de nervures dessinant un quadrillage serré. Ces ailes ressemblent à celles des libellules. Caractéristiques : 25mm-53mm,
longues antennes en massue et couleurs jaunes et noires évoquant un
papillon.
Texte et photos : André Calame
Le Ciel de mai 2007
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Jour | Observations (Temps Universel) |
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Le 1 | Aujourd'hui, c'est la fête du Travail. À 15h, Vénus est en conjonction avec l'étoile ![]() |
Le 2 | La Pleine Lune se produit à 10h 09m. |
Le 6 | Maximum de l'essaim des étoiles
filantes ![]() ![]() ![]() |
Le 8 | Commémoration de l'Armistice de 1945.
Remarquons que certains calendriers indiquent "Victoire
de 1945" ; il n'en reste pas moins qu' "Armistice" est
l'appellation légale. En effet, depuis cinquante ans, l'Annuaire
du Bureau des Longitudes, qui constitue la référence légale en
France, écrit bien "Armistice de 1945". Mercure passe par le périhélie de son orbite à 20h. |
Le 10 | Dernier quartier de la Lune à 4h 27m. |
Le 15 | La Lune passe par son périgée à 15h ; elle se trouve alors à 359 390 km de la Terre. |
Le 16 | La Nouvelle Lune se produit à 19h 27m. |
Le 17 | Nous sommes le jour de l'Ascension. Vers 20h, observez au nord-ouest le mince croissant lunaire, 24 heures et demie après l'instant de la Nouvelle Lune. Trois degrés à "gauche" de la Lune se trouve la planète Mercure. |
Le 18 | La lumière cendrée de la Lune est observable le soir, jusqu'au 21. |
Le 22 | Maximum de
![]() Occultation de Saturne par la Lune. Cette occultation est visible dans toute l'Europe et dans le nord de l'Afrique. La fraction éclairée de la Lune est de 40%. À Paris, l'immersion du centre de la planète se produit au bord obscur de la Lune à 19h 18m, soit 16 minutes avant le coucher du Soleil ; la réapparition au bord éclairé a lieu à 20h 24m. À Bordeaux, les instants sont : 19h 26m et 20h 27m ; à Nice : 19h 33m et 20h 37m. |
Le 23 | La Lune est en conjonction avec
Régulus (![]() Premier quartier de la Lune à 21h 03m. |
Le 27 | Aujourd'hui, c'est la Pentecôte. La Lune atteint son apogée à 22h ; elle se trouve alors à 405 460 km de la Terre. À 22h 55m, Callisto (le satellite IV) est en conjonction inférieure avec Jupiter. |
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Prochain rendez-vous en Juin
Des grenouilles en choeur.
Dans les mares, les étangs en lesquels se complaisent les grenouilles vertes, des choeurs crépusculaires et nocturnes se font entendre au signal de l'une d'elles. Par instant, ils s'arrêtent mystérieusement avant de reprendre de plus belle. Ce sont, pour cette orchestration, autant de poches sous la gorge des mâles qui se gonflent et se dégonflent tandis que des ondes frémissantes se répandent en surface dans l'exaltation d'une vie inépuisable.
Coassements et pontes , en ce temps, vont de pair. Les grenouilles vertes de trois ans et plus collaborent pleinement à cette fête qui voit se produire quantité de brefs accouplements aux signes crépusculaires et aux appels de la nuit. Une seule femelle libère, par milliers, ses oeufs sombrant au fond plutôt que de flotter. Une semaine plus tard, les têtards doivent apparaître dans leur forme première. Mais ils leur faudra plus de trois mois de métamorphoses pour aller au bout de leur transformation.
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