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Centre d'Etude et de Protection des Oiseaux, Bienne et environs

Neeracher Ried (ZH) et Pfäffiker Ried – Frauenwinkel (SZ-SG) 2013 :


Excursion dans les marais du Neeracher Ried (ZH) et du Pfäffiker Ried – Frauenwinkel (SZ-SG)
20 avril 2013

"Il n'y a pas que les romains qui sont fous!"

A l'image de Pierre Farron, c'est un peu ce que tous les vaillants participants à cette sortie se sont dit à 6h30 ce samedi matin 20 avril blanc de neige. Difficile de croire, comme le GO soussigné du jour, que la météo allait nous réserver autre chose que giboulées, rafales glaçantes, bruines mouillantes qui vous coulent dans le cou et brumes opaques à ne pas sortir un canard de sa touffe de roseaux. Et pourtant…

Bravant la pluie et la neige qui s'abattaient sur l'autoroute en direction de Zurich, 10 courageux et courageuses encore un peu ensommeillés embarquaient dans un bus pour une virée qui restera dans les mémoires. Le temps d'un petit noir et d'un croissant au chocolat pour se donner du courage à l'approche de Zurich, nous avons opté pour un plan "tous à l'abri" en mettant le cap vers le nord et le centre nature de l'ASPO au Neeracher Ried (tiens, voilà encore un nom qui n'a rien à envier au "chuchichästli").

Toutefois, avant de pouvoir se glisser à l'intérieur du bâtiment chauffé, il nous aura fallut patienter une petite heure pour attendre l'ouverture. Equipés de pied en cape, nous voilà donc partis à pied le long des roselières et prairies à petites laiches fauchées, guettant l'apparition éventuelle d'un bec de bécassine ou d'une patte de gambette. Mais les limicoles semblaient n'être pas aussi fous que les romains. Pour cette première prise de contact, il nous a dès lors fallut nous rabattre sur les passereaux qui animaient un timide fond sonore: Pouillot fitis, Sittelle torchepot, Mésanges, une Fauvette à tête noire femelle silencieuse et, dans un fourré d'épine blanche aux bourgeons prêts à éclater, la silhouette sombre du Rossignol égrenant sont puissant chant flûté.

De retour au centre nature, nous y avons cette fois trouvé porte ouverte et avons apprécié de pouvoir nous glisser au sec et au chaud pour une visite des expos temporaires consacrées d'une part au Loriot d'Europe, d'autre part aux plumes d'oiseaux. Une pause parfaite pour laisser au ciel le temps de se ressuyer et de se calmer avant que nous ne remettions le nez dehors.

A partir du centre nature, un sentier sur ponton de bois s'enfonce en zigzagant dans la roselière et conduit les visiteurs à deux affûts couverts d'où l'on peut observer à sa guise les oiseaux du marais et des étangs. Le premier des deux affûts offre une vue exceptionnelle sur l'une des très rares colonies de Mouettes rieuses de Suisse. On ne s'en rend en effet pas compte, tant les Mouettes abondent sur les bords de nos lacs, mais seules 11 colonies de Mouettes rieuses étaient recensées en Suisse pour moins de 2'000 couples lors des derniers recensements pour l'Atlas des oiseaux nicheurs dans les années 90. Et mises à part deux colonies sur le lac de Neuchâtel, elles se situent toutes dans la partie nord-est du pays. Qui plus est nous étions présents au plus fort de la période de parade nuptiale et de construction des nids, si bien qu'il régnait une activité fébrile dans cette petite colonie d'une centaine d'individus. Et à cette époque, les mouettes avaient revêtu leur plus beau plumage de l'année. Nous avons ainsi eu tout loisir d'apprécier, sous une très belle lumière diffuse et toute de douceur, en très gros plan à la longue vue, les nuances parfois presque saumonées du ventre de certains mâles, le délicat cercle orbital blanc sur le fond chocolat du capuchon, ou encore le rouge, virant au noir, du bec ou des pattes. Très actives, les mouettes voletaient, piaillaient, paradaient, amenaient des brins de roseaux pour construire leurs nids et donnaient parfois un coup de bec pour tenir à distance un voisin. Les accouplements allaient bon train, les mâles jouant les équilibristes sur le dos des femelles à la ligne de flottaison ma foi fort basse sous le poids de leur compagnon. Et de temps à autres, tout ce petit monde s'envolait d'un seul coup, effrayé par l'envergure du Goéland leucophée dont un couple avait élu domicile sur l'un des minuscules îlots rocheux de la colonie de mouettes. Voilà qui malheureusement n'augure rien de bon pour l'avenir de cette colonie.

Un autre oiseau avait le don de rendre les mouettes nerveuses, à savoir le Busard des roseaux. A l'évidence, un couple semblait vouloir s'installe dans la roselière voisine de la colonie de mouettes et la femelle s'y posaient régulièrement. Le mâle quant à lui nous a gratifié quelques fois de son vol battu léger, entrecoupé de longs vols planés, ailes légèrement relevées.

Parmi les autres espèces présentes dans les marais à laiches, signalons un Combattant varié, quelques Vanneaux huppés qui s'adonnaient à leurs acrobaties aériennes nuptiales, quelques rares canards parmi lesquelles, outre les incontournables colverts, une Sarcelle d'été, quelques Sarcelles d'hiver et un couple de Canards chipeaux. Quant au Râle d'eau, il ajoutait une note sonore à ce paysage sur lequel la pluie cessait lentement mais sûrement de tomber, nous décidant à lever le camp et à changer de site.

Une demi-heure plus tard, la route désormais sèche nous conduisait sur la rive schwytzoise du lac de Zurich, le long de l'isthme qui relie Rapperswil (SG) à Pfäffikon (SZ) en suivant l'un des chemins de pèlerins qui mènent à Compostelle. Là, les prairies à laiches fauchées s'étendent sur une large bande en direction du lac et offrent le gîte et le couvert aux migrateurs de passage. La lumière était excellente, toujours aussi diffuse et claire, si bien que les conditions d'observations étaient idéales pour détailler le plumage chamarré des Courlis cendrés, le bec rose orangé des Oies cendrées ou les reflets métalliques multicolores des Vanneaux huppés. Une femelle Gobemouche noir, un Traquet motteux piaffant d'impatience de retrouver ses alpages préférés et quelques Tariers des prés chassaient les insectes qui se remettaient à voler avec la hausse progressive de la température.

Au loin, deux aigrettes ont encore attiré notre attention. Avec leur bec noir, elles nous ont d'abord fait penser à l'Aigrette garzette. Mais une observation plus minutieuse nous a permis de voir que la base du bec était jaune citron, que les lores étaient plutôt verts, et que les tibias arboraient une teinte pamplemousse rose du plus bel effet. Le doute n'était plus permis, il s'agissait bel et bien de deux Grande Aigrettes mais dans leur plus belle livrée nuptiale.

La fin de la balade nous a amenés sur le long ponton de bois qui s'avance sur l'eau avant de rejoindre Rapperswil sur l'autre rive. Et si la Mouette mélanocéphale ne fut pas au rendez-vous comme ce fut le cas il y a quelques années, les canards ont récompensé le courage de celles et ceux qui s'étaient levés de si bonne heure malgré la neige. Outre quelques Canards souchets au loin, nous avons pu observer de très près et dans d'excellentes conditions des Nettes rousses et surtout un groupe d'Eiders à duvet, 4 mâles et 3 femelles, en plumage d'apparat. Il est bien difficile de décrire toutes les nuances de vert et de jaune qui se côtoient et se combinent pour rehausser d'une note de couleur la livrée blanche et noire de l'Eider mâle. Mais une chose est certaine, ce fut la cerise sur le gâteau d'une fort belle journée!

Philippe Grosvernier

Liste des observations : en orange, quelques espèces particulières.

Centre Nature Neeracheried

Les marais du Pfäffiker Ried /Frauenwinkel

Bergeronnette grise

Bergeronnette grise

Bruant des roseaux

Buse variable

Busard des roseaux (femelle et mâle)

Canard chipeau

Canard chipeau

Canard colvert

Canard colvert

Canard souchet

Combattant varié

Combattant varié

Corneille noire

Corneille noire

Cygne tuberculé

Courlis cendré

Etourneau sansonnet

Cygne tuberculé

Fauvette à tête noire

Eider à duvet

Foulque macroule

Etourneau sansonnet

Gallinule poule-d’eau

Foulque macroule

Goéland leucophée

Gobemouche noir

Grande aigrette

Goéland leucophée

Grèbe castagneux

Grande Aigrette

Hirondelle rustique

Grèbe huppé

Merle noir

Grive litorne

Milan royal

Héron cendré

Mouette rieuse

Hirondelle rustique

Pouillot fitis

Hirondelle de fenêtre

Râle d’eau

Martinet noir

Rossignol philomène

Milan noir

Sarcelle d’été

Moineau domestique

Sarcelle d’hiver

Mouette rieuse

Sitelle torchepot

Nette rousse

Tarier des prés

Oie cendrée

Vanneau huppé

Tarier des prés

Quelques gros oiseaux en fer en phase d’atterrissage (Swiss, Easy Jet,…)

Traquet motteux

Vanneau huppé

 

photos: Gauvain Saucy


01 : Au centre nature.


02 : Elena écrit à la plume "d'oiseau".


03 : Cette Mouette rieuse prélève des matériaux pour son nid.


04 : Eider à duvet mâle.


05 : L'équipe de romains du CEPOB.


06 : Que de longues-vues.


photos: Marie-Rose Krebs


07 : colonie de Mouettes rieuses.



08 : vue sur le lac.


09 : Oies cendrées


10 : Foulque macroule.


11 : couple d'Eider à duvet.


12 : plusieurs mâles se disputent une femelle.



13 : femelle d'Eider


14 : portrait du mâle d'Eider.


15 : Grèbe huppé.


photos: Benjamin Gygax


16 Mouette rieuse, transport de matériel


17 Et ça se chamaillent !!!


18 Paysage depuis le Pfäffiker Ried


19 Encore un paysage mais enneigé


20 Test de longue vue


21 Accouplement d'Eider à duvet


22 Gros plan d'Eider à duvet


 


 
 
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